La reconstruction mammaire par lambeau de grand dorsal

La reconstruction par lambeau de grand dorsal, dite aussi reconstruction autologue car elle utilise les propres tissus de la patiente s’adresse généralement à des patientes qui ne peuvent pas bénéficier d’une reconstruction par implant en raison d’une élasticité de la peau insuffisante ou encore qui ne souhaitent pas de reconstruction par implant.

Reconstruction mammaire
par lambeau de grand dorsal

Caractéristiques de la reconstruction mammaire par lambeau de grand dorsal

Particulièrement fiable, la technique de reconstruction mammaire par lambeau dorsal est réalisable chez la grande majorité des patientes, notamment les patientes irradiées ; les contre-indications sont très rares. Ce mode de reconstruction est basé sur le prélèvement du muscle dorsal que l’on « transfère » sur la zone de mastectomie. En effet, il s’agit de déplacer un tissu complet, comprenant la peau, le muscle (qui reste connecté aux vaisseaux sanguins) et la graisse attentante directement sur la zone à « reconstruire » afin de recréer le galbe du sein. Cette technique est très utile dans le cas où la peau du thorax est insuffisante ou trop fragilisée par les rayons de radiothérapie et peut être utilisée pour la reconstruction mammaire immédiate comme différée (le plus souvent différée).
Le protocole de reconstruction mammaire par lambeau grand dorsal nécessite généralement 2 ou 3 interventions chirurgicales échelonnées sur plusieurs mois.

Les principes

Le muscle grand dorsal est un muscle long et mince de la région du dos. Son prélèvement ne provoque pas de séquelle fonctionnelle pour les gestes de la vie courante, mais cela laisse une cicatrice horizontale d’au plus dix centimètres dans le dos, au niveau du soutien-gorge. Durant l’intervention, le chirurgien, fait glisser le lambeau sous la peau, via l’aisselle, jusqu’à la paroi thoracique. Ce lambeau reste connecté aux vaisseaux sanguins afin de le garder « vivant » : on parle alors de lambeau pédiculé puisqu’il reste vascularisé et rattaché à ses vaisseaux sanguins. Généralement, la quantité prélevée de lambeau suffit pour recréer le volume du sein opéré et obtenir un galbe avec un bon résultat esthétique. Pour cela, il est nécessaire de prélever presque la totalité du muscle.
Dans certains cas, le volume du sein reconstruit n’est pas suffisant. Il est alors nécessaire d’insérer une prothèse mammaire sous le lambeau.

Cette technique ne constitue que l’un des temps de la reconstruction mammaire complète. En effet, il sera nécessaire, si vous le souhaitez, d’effectuer la reconstruction de l’aréole et du mamelon. De même, le sein contro-latéral peut avoir besoin d’une correction soit de son volume soit de sa ptose, afin d’obtenir une symétrisation.

Il existe d’autres techniques apportant du tissu de différentes zones du corps : ventre, cuisses, hanches …

L’intervention

Cette intervention dure généralement de 2 à 4 h, se déroule sous anesthésie générale et nécessite 4 à 6 jours d’hospitalisation.
Il est généralement nécessaire de poser un drain, que la patiente conserve à la sortie de l’hospitalisation. Les suites opératoires sont assez simples, avec un changement de pansements à réaliser à la maison pendant une quinzaine de jours. Les douleurs au niveau du dos sont modérées et calmées par la prise d’antalgiques prescrits à cet effet. Un gonfement et des ecchymoses sont possibles dans les suites opératoires. Généralement, une convalescence de 3 à 4 semaines est à envisager avant la reprise des activités habituelles, comptez 1 à 2 mois avant de reprendre une activité sportive.

La reconstruction par lambeau de grand dorsal restaure immédiatement un volume et une forme permettant à la patiente de s’habiller normalement. Cependant l’aspect du sein reconstruit va progressivement évoluer et il faut attendre deux à trois mois pour que votre chirurgien puisse apprécier le résultat final et notamment la symétrie.